
Arthur Goldhammer fait des remarques sur le visite très curieuse de Peter Hartz (l’architecte des réformes Hartz en Allemagne, que certains créditent pour une forte performance économique de l’Allemagne) avec François Hollande à L’Élysée. Alors, L’Élysée nie que Hartz est un «conseiller» de Hollande, mais admet que le président ne le rencontre « à la demande de Hartz. » En tout cas, la rencontre avec Peter Hartz soulève un certain nombre de points sur le «pacte de responsabilité » que je pense sont dignes de mention.
Tout d’abord, la participation de Peter Hartz évoque une différence critique déjà présente entre les « réformes Hartz » de l’Allemagne et le « pacte de responsabilité » de Hollande de France. Je tiens à faire remarquer que, bien que les réformes économiques allemandes représentent sans aucun doute pour certains la prospérité actuelle de ce pays, le consensus et de compromis qui sont des éléments essentiels de ces réformes ne sont nulle part pour être trouvées dans la proposition de Hollande. Notez que Hollande n’a pas dit que si les patrons acceptent de faire ceci ou cela, je vais demander aux ouvriers et aux classes moyennes qu’ils acceptent tel ou tel en retour. Au contraire, il a commencé par dire qu’il donnerait aux patrons des allégements fiscaux, des subventions et des incitations tout apparemment sans rien demander d’eux en retour. Seuls les ouvriers et les classes moyennes seront appelés à se sacrifier pour le bien commun et toutes les négociations futures seront donc à quel point un sacrifice sera exigé que Hollande a laissé entendre qu’ils ne recevront rien du pacte de responsabilité, sauf les avantages des petites miettes. Ce n’est pas un pacte de responsabilité. Il s’agit d’une commande que tout le monde sauf les ploutocrates et la classe politique doit se laisser sur son épée. Encore plus étonnant, c’est que c’est la proposition du président du Parti socialiste.
Deuxièmement, pourquoi devrions-nous nous inquiéter de ces réformes maintenant ? Pour être sûrs, ceux-ci pourraient être d’excellents politiques dans l’abstrait, peut-être même des choses que la France peut souhaiter en effet d’adopter à un moment donné dans l’avenir . Les propositions de Hollande sont , cependant, une des réponses complètement folles à la crise économique actuelle . Nous sommes au milieu d’une dépression. Nous souffrons d’ un manque aigu de la demande. Le FMI vient avertir que l’Europe est en danger d’entrer dans une spirale déflationniste ! Le bon sens voudrait une immédiate, relance massive et non l’austérité.
Sérieusement, est-ce vraiment le meilleur moment dans le temps pour résoudre les problèmes à long terme de l’économie française ? La France est aujourd’hui au milieu d’une crise économique qui rivalise et on dirait qui va bientôt dépasser la Grande Dépression des années 1930 . Tant de gens sont au chômage, l’économie se développe en spirales vers le bas, le tissu social de l’Europe est en train de démêler et les vieux démons sont réveillés. Ne devrions-nous pas répondre à ces besoins immédiats tout de suite?
Oui, c’est vrai que la France a des problèmes économiques à long terme, mais il est également clair que le «pacte de responsabilité » n’aura aucun effet sur les problèmes auxquels nous sommes confrontés depuis de nombreuses années. Ce qui est nécessaire à l’heure actuelle est de stimuler la croissance économique et offrir à la population l’espoir d’un meilleur avenir. En outre, ce qui doit être fait maintenant pour sauver la France du désastre économique et social n’exclut pas les réformes à venir le long des lignes des réformes Hartz après que nous sommes sortis de cette dépression. Comme Douglas Elmendorf, le directeur du Bureau du budget du Congrès américain, a observé: «Il n’y a pas de contradiction intrinsèque entre des mesures de relance budgétaire supplémentaires aujourd’hui, alors que le taux de chômage est élevé et de nombreux usines et bureaux sont sous-utilisés, et en imposant des restrictions budgétaires plusieurs années à partir de maintenant, lorsque la production et l’emploi seront probablement près de leur potentiel».
Encore une fois, pourquoi maintenant? Hollande est comme un homme dont la réponse à voir que sa maison est en feu est d’élaborer des plans pour remodeler au lieu de lutter contre le feu. Il traite du bien-fondé d’ajouter un autre étage, les avantages d’une cuisine moderne et s’il doit économiser en ayant ses enfants partager une chambre. Mais il ne fait rien pour éteindre le feu. Rien. C’est une réponse folle pour un feu de maison, indépendamment de l’intérêt à long terme de la rénovation proposée.