
Qu’on se pende ici, qu’on se pende ailleurs. S’il faut se pendre
Georges Brassens, Je Me Suis Fait Tout Petit, 1957
J’ai toujours été d’accord avec Georges Brassens que si l’on doit pendre, les détails ne sont pas importants puisque le résultat est le même de toute manière. Pourtant, dans le cas de Chypre, qui va bientôt faire face à la corde, ces détails peuvent faire une grande différence pour l’avenir de son peuple. Dans ce cas cependant je suis d’accord avec Paul Krugman que puisque Chypre va souffrir de toute façon, Il devrait quitter l’euro maintenant.
Peu importe si un accord est conclu que les barres au large de la catastrophe immédiate, il semble inévitable que Chypre soit pour une longue période de souffrance. Pour le dire autrement, Chypre est bloqué. Cette partie de son destin est inéluctable. Mais si Chypre choisit sagement elle peut fortement limiter cette souffrance et renaître de cette crise en meilleure position pour la croissance à long terme de son économie et un meilleur avenir pour le peuple.
L’ile subit où va bientôt subir toute la douleur que l’on dit avoir fait l’euro irrévocable. Si Chypre reste dans la zone euro, il va souffrir sous un régime d’austérité meurtrier pour une période de plusieurs années, peut-être même des décennies. Nous voyons les résultats de l’austérité aujourd’hui en Grèce, où le patrimoine historique est systématiquement pillé et les gens sont crucifiés sur la croix d’or artificiel appelé l’euro.
Les familles grecques ont été appauvries et détruites. Des communautés entières effacées. Il y a la faim et la pauvreté écrasante de type tiers-monde d’aujourd’hui dans un état membre de l’Union européenne, quelque chose qu’on aurait pensé risible il y a seulement quelques années. Il faudra probablement des décennies pour que la Grèce de se rattrape à ce qu’elle était avant la crise, peut-être ce ne le sera jamais.
Ce n’est pas nécessairement le sort de Chypre. Si Chypre quitte l’euro, sa société et les gens peuvent être épargnés par le pire. Il peut y avoir des retombées positives, aussi (dévaluation, plus attrayant pour le tourisme, qui est sa principale industrie de toute façon, les exportations plus compétitives et la douleur économique partagée plus largement et équitablement dans la société.
C’est à dire, le destin de Chypre est déjà écrit. Mais, si l’on doit pendre de toute façon, pourquoi ne pas obtenir quelque chose hors de lui? C’est pourquoi j’exhorte les gens à agir maintenant et à agir pour un avenir meilleur pour leur pays. Oui, la génération d’aujourd’hui condamnée est pendue par les banquiers et la troïka, mais ils ont une occasion en or de jeter les bases d’une renaissance de l’économie chypriote. Chypre doit quitter l’euro. Leurs petits-enfants et arrières petits-enfants les remercieront.
Je me suis fait tout petit (chez lui à Paris) from Mitch Guthman on Vimeo.